Voici la réflexion du personnel clinique, administratif, bénévole, ainsi que des membres du conseil d'administration de La Maison du Bouleau Blanc en regard
du projet de loi 52.
La Maison du Bouleau Blanc s'oppose à l'option «aide médicale à mourir» (euthanasie, suicide assisté) comme option de soins palliatifs en fin de vie; cette option n'est pas un soin.
Nous appuyons la démarche et la mission des soins palliatifs de fin de vie avec la vision de soigner les malades en «être digne» jusqu'au bout de leur chemin de vie. «L'aide médicale à mourir» est un geste de pseudo-dignité, de manque d'humanité, de banalisation de cette étape cruciale de la vie. Laisser mourir n'est pas faire mourir. Soulager la souffrance, c'est permettre au malade de cheminer avec son «lui-même» et ses proches, sans tomber dans la facilité, la lassitude, le brouillard de la peur et du désespoir. La demande «d'aide médicale à mourir» est un refus de soins palliatifs. Elle témoigne d'une peur intense d'être abandonné, d'être non respecté dans sa vulnérabilité d'être seul.
La Maison du Bouleau Blanc vise à optimiser le soulagement de la douleur et des autres malaises liés à la fin de vie de même qu'à humaniser davantage les conditions de vie du mourant. «L'aide médicale à mourir» est plutôt un choix de «bien portant» avec la peur de perdre un jour son autonomie et d'être un fardeau pour l'autre. Les «biens portants» dans notre société ont tendance à banaliser la vie, tout spécialement dans sa dimension «vie intérieure». La notion de performance devient leur moteur au quotidien.
L'approche des soins palliatifs de fin de vie, contrairement à «l'aide médicale à mourir», est axée sur «le sens d'une vie», «le vécu global de l'être», «la souffrance comme une expérience intime» avec ses bouleversements à digérer, incluant le regard d'autrui.
La Maison du Bouleau Blanc n'acceptera jamais de procéder à «l'aide médicale à mourir» (euthanasie, suicide assisté…). La Maison du Bouleau Blanc soigne les malades en «être humain digne» jusqu'au bout de leur chemin de vie.